& les Chroniques
Express
Nuovo Testamento
"Exposure"

"Exposure"
DATES | Sorti le 7 mars 2019 | Publié le vendredi 9 août 2019
ET ALORS | Parfois on s’emballe. Souvent on doute. Lorsque tout est trop évident, quand il ne suffit que de quelques secondes pour déceler les références et l’inspiration flagrantes, quand les intentions sont dévoilées dès les premières notes, quand chaque instrument rappelle celui d’un autre. C’est soit que l’artiste n’est pas très malin, soit qu’il est intrépide. Nuovo Testamento doit faire partie de cette deuxième catégorie. Car on adore, immédiatement. Cette voix féminine assurée, celle de Chelsey Crowley, californienne d’origine, et l'armada italienne qui la soutient : une rythmique tranquillement orientée dancefloor, une basse et une guitare que le fils de Simon Gallup ne renierait pas, et surtout des synthés, des nappes qui devraient rendre folle de jalousie toute la scène goth de ces 30 dernières années.
Parfois on s’emballe, parfois on s’enflamme. Souvent on excuse tout.

Elz and the Cult
"Psychrodrama"

"Psychrodrama"
DATES | Sorti le 1er mars 2019 | Publié le mardi 30 juillet 2019
ET ALORS | Il va falloir arrêter de s’étonner de l’origine géographique d’un artiste ; on voit chaque semaine se dévoiler de toutes les régions du monde de nouveaux talents, plus ou moins originaux, mais toujours passionnés. Elz and the Cult est un trio originaire d’Istanbul et offre avec son second album "Psychodrama" un disque étonnant parce que particulièrement riche et intense. Une rythmique assez robuste, des synthés omniprésents, un chant addictif, parfois en turc, assez vindicatif et souvent touchant, l’ensemble offre une multitude de repères entre new wave, dark wave, électronique et post punk, et sème le trouble en nous balançant sans manière entre le "Pretty Hate Machine" de Nine Inch Nails et des ambiances plus proches de Human League. Et ça, paradoxalement, d’une façon particulièrement homogène. Un condensé de très belles choses qui fait preuve d’une maturité étonnante.

The Foreign Resort
"Outnumbered"

"Outnumbered"
DATES | Sorti le 5 avril 2019 | Publié le vendredi 14 juin 2019
ET ALORS | Il y a des disques qui ne laissent que peu de repos pour souffler entre les chansons. C’est le cas de cet "Outnumbered" lancé à deux cents à l’heure qui s’impose d’emblée comme une référence du genre auquel il appartient. Il y a quelques cinq années, le label Artoffact avait réussi à imposer le parfait crossover entre rock et électronique grâce à l’album "Fearless" des Islandais de Legend, et voici qu’il remet ça avec la new wave volontairement rugueuse de The Foreign Resort. Avec la voix très pêchue de son chanteur Mikkel Borbjerg Jacobsen, sa basse grosse comme ça, ses sons de synthés que New Order auraient certainement aimé posséder à l'époque de "Movement", et ses guitares tour à tour tranchantes et hurlantes comme des bêtes enragées, le disque est d’une puissance et une telle réussite que vous ne pouvez pas vous permettre de passer à côté ce printemps.

Minuit Machine
"Infrarouge"

"Infrarouge"
DATES | Sorti le 16 mai 2019 | Publié le jeudi 13 juin 2019
POURQUOI | Hante.
ET ALORS | Une voix un brin arrogante, des sonorités 80's un peu faciles (synthés, boîte à rythme), des mélodies paresseuses, le nouvel album de Minuit Machine avait de premier abord tout pour nous décourager. Mais l’arrogance et l'apparente nonchalance se révèlent rapidement être la force de ces compositions, voire la clef de voûte de ce disque au final assez fascinant. On se prend très vite à adorer ce phrasé désinvolte et ces mélodies au final plutôt vicieuses, renforcées par des textes intrigants. Hélène de Thoury, dont on a déjà parlé ici pour son projet Hante., et Amandine Stioui ont du chien et elles offrent avec leur troisième album, incontestablement le plus réussi, un disque terriblement attachant au croisement de la synthpop et de la new wave, à la fois subtilement mélancolique et parfaitement calibré pour le dance floor.

Data Fragments
"Data Fragments"

"Data Fragments"
DATES | sorti le 17 mars 2019 | Publié le mardi 7 mai 2019
ET ALORS | Il suffit d’un son, d’un effet, d’une mélodie ou simplement d’une ambiance, et l’on se retrouve immédiatement renvoyé aux compositions de The Cure. Est-ce une malédiction qui empêcherait toute jeune formation d’obédience new-wave a s’imposer, comme si le groupe de Robert Smith était omniscient, ou bien sont-ce nos oreilles qui manquent de discernement ? Vous l’avez compris, Data Fragments baigne dans ces ambiances new-wave que l’on rattache souvent aux premiers Cure, mais qui rappellent aussi Little Nemo, Sad Lovers ou des formations plus récentes comme celles que l’on chronique ici. Et ce que ces artistes ont en commun est avant tout le goût de la mélancolie. On pourrait tenter d’estimer l’intérêt qu’il y a à ressasser à l’infini les mêmes sons sans les avoir vraiment digérés, on préférera prendre un sain plaisir à écouter cet album plutôt malin et franchement bien foutu. Cure, toujours…

Warsaw
"Wires"

"Wires"
DATES | Sorti le 2 février 2018 | Publié le mercredi 6 février 2019
ET ALORS | Avant tout il y a un nom. Pas n’importe lequel. Puis une pochette. Ensuite, les choses sérieuses peuvent démarrer : des synthés, une guitare délicate, une basse (qui rendrait jalouse Patricia Morrisson), une voix masculine, puis féminine, de belles mélodies. Tout est réuni d’une façon trop évidente pour que l’on se laisse piéger, mais le groupe est malin, les morceaux s’enchaînent intelligemment, les voix s’imbriquent, dévoilant une new wave aux embruns gothiques, incroyablement soignée, presque précieuse : on ne peut que tomber sous le charme de ces 6 titres dont l’étonnante reprise de "Cold" de The Cure. Quant au nom, il suffit de leur demander, les quatre Californiens l’ont choisi la nuit de l’élection de Trump, rêvant de résistance et évoquant l’insurrection de Varsovie. Le groupe est né ce soir-là. Avec ce nom, ce Warsaw que Joy Division avait décidé de ne pas être.

Cruz De Navajas
"Dominación"

"Dominación"
DATES | Sorti le 1e février 2018 | Publié le mercredi 9 janvier 2019
ET ALORS | La période est plutôt faste pour la scène new wave/ gothique/ cold wave/ death rock/ post punk pour le moins moribonde ces dernières années. Pas un jour ne passe maintenant sans qu'une nouvelle formation n'émerge et ne tente, sans gêne, de donner une leçon à ses aînés de plus de 30 ans. Crux de Navajas, jeune groupe originaire de Mexico City, a dévoilé en février dernier un premier album pour le moins jouissif. Une guitare délicieusement dissonante, une basse appuyée, des synthés omniprésents, et une voix féminine assez fascinante, presque scandée. L'ensemble n'est à vrai dire pas très bien produit, mais cela donne au disque quelque chose d'animal, un peu âpre à la première écoute, mais qui s'avère au final particulièrement mélodique et rappelle X Mal Deutschland. Et rien que pour ça, ce disque s'avère indispensable.

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